Il était évident que Yaël et Amand n’étaient plus en sécurité. Après avoir remis un peu d’ordre dans le salon et tenté de masquer ce qui s’était passé durant la nuit Yaël entassa discrètement quelques affaires à l’arrière de sa vieille voiture garée dans le garage attenant à la maison.
— “Tu vas devoir voyager dans le coffre”, Yaël semblait avoir un plan et Amand ne broncha pas. “Je roulerai quelques kilomètres histoire de sortir de la ville et je pourrai te faire sortir”.
— “De toute façon, je n’ai pas d’autre choix que de te faire confiance”, Amand poussa un soupir.
— “Écoute, j’ai un endroit où nous pouvons aller. Une sorte de cache, c’est sœur Barrington qui s’en occupait, j’ai un double de la clé et elle m’avait bien dit qu’en cas de problème on pouvait s’y réfugier.”
— “Sœur Barrington ?”
— “C’est une longue histoire nous n’avons pas le temps…” Yaël le pressait, elle avait ouvert le coffre dont le fond était recouvert d’un vieux plaid. Une odeur subtile de vieux caoutchouc mêlé d’essence s’en échappait.
Amand, passa une jambe, se recroquevilla et finit par s'y placer en chien de fusil. Bientôt l’obscurité le recouvrit et il entendit la porte du garage glisser, le moteur vrombir. Les premières secousses lui causèrent une douleur lancinante dans le bas du dos. Yaël s’arrêta pour refermer la porte du garage, il l’entendit échanger quelques mots avec ce qui semblait être une autre voix féminine. Puis, un claquement de portière sourd se fit entendre et le véhicule se mit en marche.
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