La salle du comité semblait étouffer, recouverte de milliers de fausses vérités. L’air y formait une entité tangible dont le corps froid et fantomatique caressait la peau d'Amand. La porte s’était refermée sur une sorte de pièce austère, dépouillée. Une salle de réunion comme on en trouve dans toutes les multinationales.
Trois hommes au visage sévère, déjà bien avancés en âge se tenaient là, assis au bout de la table d'acajou poli dont la surface scintillait sous la lueur sombre d'un long tube néon.
Un des hommes assis au bout de la longue table lui désigna un siège du bout de la main. Alors qu’il s’avançait, l’air chargé de méfiance, chacun de ses pas semblait lui faire descendre un escalier qui l’emmenait plus et plus vers la réalisation que cette réunion n’avait rien de joyeux.
Et, alors qu’Amand prenait place, il sentit un poids l’écraser, la gravité d’une situation qu’il ne pouvait pas contrôler. Cette réunion n’avait rien d’ordinaire. Il s’agissait d’une confrontation où le tissu d’une réalité dont il ne connaissait rien serait déchiré et examiné, chacun de ses fils démantelés.
Cette salle et le regard des trois membres du comité en face de lui, révélait sa vraie nature. Il se trouvait, piégé, dans une chambre de secrets, de jugements et de fausses lumières.
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